NOUVELLES
COMMENT
Il ne savait pas pourquoi, il ne disait jamais pourquoi. Elle lui a demandé pourtant, bien des fois. Mais il ne le savait pas. Petit à petit, elle prit cette non réponse sincère pour un stratagème. Elle voulu en avoir le cœur net. Pour le faire parler, elle le menaça de son revolver. Comme il ne su toujours pas répondre. Elle tira. Il mourut dans ses bras, sans un mot, mais ses yeux demandaient : pourquoi ?
Frédérique Vianlatte (2023)
JOB D’ÉTÉ
Pour servir les touristes, des jeunes. Ils travaillent durs pour payer des études qui leur permettront, un jour, si tout va bien, d’être…des touristes !
– Frédérique Vianlatte ( 2022)
SEIN VALENTIN
Il était beau. Il était le sein droit d’une femme gauche. Il s’en foutait, il ne faisait pas de politique ! Mais quand une balle perdue de la police maladroite le toucha, il hurla de douleur et elle passa l’arme à gauche.
– Frédérique Vianlatte ( 2020)
FINISSONS
« Devant le derrière de devant, il y a le devant de derrière. Derrière cette énigme, qui peut se cacher? », demandent en cœur à l’assistance interloquée deux vents : Vent du Sud qui prenait par devant et Vent du Nord qui tirait par derrière. « Queue c’est scabreux! » lança une dame de devant à son voisin de derrière. Pour toute réponse , celui-ci la tire par derrière et prit sa place devant. Merde je tenais mon miroir devant/derrière. Commençons.
– Frédérique Vianlatte ( 1993)
LA PRISE DU TEMPS
C’était un paysan un peu frustre, mais d’une adresse diabolique. Le jour de ses soixante trois ans, il s’en alla pécher dans la rivière qui chantait non loin de sa ferme. De ses mains nues, bien calé dans la rivière, il se mit en devoir de pécher quelques truites, à mains nues pour voir si les ans avaient ou non prise sur lui. Il avait encore le coup de main, ses prises furent si bonnes qu’il en oublia le temps qui filait. Il attrapa une douzaine de poissons et un coup de froid qui le conduisit droit au cimetière.
– Frédérique Vianlatte ( 1996)
UN
Un homme. Un soir d’été. Un bar enfumé. Un sourire charmeur lancé comme une bouée de sauvetage à la serveuse débordée. Un regard charmé. Un coup tiré trop vite fait sur le comptoir à la fermeture. Un souvenir imprécis embué d’alcool. Un de plus….
– Frédérique Vianlatte ( 1995)
DEUX
Deux bras, deux jambes, deux yeux, deux narines, deux femmes. Pourquoi, mais pourquoi, bon dieu avait il fait deux enfants à cette femme avant de rencontrer l’amour de sa vie? Garçon, deux autres whisky s’il vous plait!
– Frédérique Vianlatte ( 1995)
TROIS
Trois ans qu’ils ne s’étaient pas revus. Trois ans d’attente pour se retrouver, enfin, au troisième étage de cet hôtel de Troyes. Trois jours et trois nuits d’amour intense, de plaisir partagés à …trois.
– Frédérique Vianlatte ( 1995)
SOLEIL
Le soleil est mort. Tu es partie. En colère contre tout : moi, le boulot, les gosses, ce temps de merde. Tu voulais du soleil, des rires, du sexe, du soleil encore. Tu es partie vite. Beaucoup trop vite… morte sur l’autoroute du soleil..
– Frédérique Vianlatte (1995)
PARTIE
Il restait là, seul, assis comme un vieux con, devant la télé, dans ce canapé qu’elle détestait. Elle était partie. Sans prévenir. Laissant sa brosse à dent dans le salle de bain, un string dans la machine à laver et une paire de chaussette en laine dans le fond du lit. Rien d’autre. Pas un mot, pas une photo. Elle était partie, emportant la joie, l’amour, les enfants. Pourquoi ? Mais pourquoi l’avait-t-il trompée ?
– Frédérique Vianlatte (2016)
POÈMES
SÉRÉNITÉ
A L’heure
Où il n’y plus d’heure
Le présent
Est enfin accomplissement
(Fréderique Vianlatte, 15/02/2023)
ACCORDS
Au creux de ton corps
A corps et à cris
Je prie en corps
Tu cries encore
Frédérique Vianlatte, mars 2014
THE END
C’est fini
Je ne suis plus
Ce fragment d’infini
Qui t’aimais infiniment
Désormais
Je suis cette faim
Qui t’aimera
Jusqu’à la fin des fins
Frédérique Vianlatte, mars 2009
Loin de toi
Je ne dors plus
Je ne pleure plus
Je ne vis plus
Frédérique Vianlatte (2008)
Seule
Je suis un soleil à la dérive
Un astre mort dans un trou noir
Un néant infini
Qui se noie dans l’infini néant
Frédérique Vianlatte (Mars 2010)
ÉCOUTE
C‘est dans le silence
De ta langue qui enlace
Mon Lys
Que j’entends
Tes plus beaux mots d’amour
Frédérique Vianlatte (Mars 2011)
FIN DE PARTIE
Pas à pas
Je vais en paix
Vers la mort
Pas à Pas
Je vais en paix
Avec la vie
Frédérique Vianlatte (décembre 2022)
VIEILLIR
Au début
On prend
Des repères
Puis
Des habitudes
Puis
Des rides
Puis
Tout Change
C’est la mort
Qui nous prend
Frédérique Vianlatte (décembre 2018)
Trintignant Roanne Théâtre
Je ne peux plus parler
Je ne peux plus pleurer
J‘ai vu la mort
J‘aime la vie plus encore
Frédérique Vianlatte (mars 2013)
SISYPHE
Pleurer toutes les larmes de la terre
Noyer le monde de chagrin
Tout boire
Pour
Tout effacer
Pisser
Recommencer
– Frédérique Vianlatte (2013)
LES DRAPS
L’après-midi
Ils accueillent les souvenirs perdus
Le soir
Ils abritent des désirs fous
La nuit
Ils autorisent tous les plaisirs
Le matin
Ils collent
– Frédérique Vianlatte (2010)
LE GRAND SOT
Plonger en soi-même
C‘est plonger dans le vide
Sans jamais heurter le sol
Tout est creux
Sans fin
Vide
Le néant infini
D‘une âme finie
– Frédérique Vianlatte (2020)
LA SAUVAGERIE D’UNE FRAISE DANS UNE COMPOTE DE POIRE
Mon âme est nue
Mon corps à vif
Pourquoi le manteau de la mort est-il si lourd ?
– Frédérique Vianlatte (2010)
ÊTRE LA
Être là
Pour ne plus être demain
Goûter le présent
Jouir
Intensément
– Frédérique Vianlatte (2016)
BIS REPETITA
L‘amour est bègue
C‘est un cœur à cœur
Qui ne trouve ses mots
Que dans un corps à corps
– Frédérique Vianlatte (1998)
TOO MUCH WATER
Le sang coule
La rivière coule
L’abeille coule
Je me noie
– Frédérique Vianlatte (2010)
SILENCIO
Ami
Fuis
La fureur du monde
Entends
Le silence satisfait
Des abysses insondés
Frédérique Vialante (2022)
PRENDRE LE TEMPS DE LE PERDRE
Le bonheur perdu ne se rattrape plus
Embrassons nous de baisers fous
Le bonheur gagné ne se perd jamais
– Frédérique Vianlatte (2020)
NUIT NUE
Nue et fière
Tu nages
Dans les nénuphars
Enchantés
De mes rêves
Ensoleillés
– Frédérique Vianlatte (2020)
EXPLOIT
Quel pied!
Quel pied!
La masturbation quel pied!
D‘une seule main….
– Frédérique Vianlatte (1998)
BANDAR FOU
C‘est le Moebius de la chanson
Il dessine notre univers
A coups de scalpels ensanglantés
Il bande pour toi
Vomit les tièdes
Et danse pour nous
Quid de son amanite phalloïde ?
COUPABLE !
– Frédérique Vianlatte (2019)
VIEUX SOUVENIRS
Partir nu
Sans illusion
Revenir habillé
De rêves
Souvent
Les voyages
Détruisent
La jeunesse
Parfois
Ils aident
A vivre
La vieillesse
– Frédérique Vianlatte (2020)
ALZHEIMER
Tu sais
Je ne sais plus
Ni Pourquoi
Ni comment
Mais je sais
Que tu sais
– Frédérique Vianlatte (2013)
GAME OVER
Le Flipper a fait
Tilt
La boule est tombée
Le bonus n’a pas été décompté
Tu es parti
Mon ami
Je suis resté
Seule
Frédérique Vialantte (février 2022)